Édito de la Tribune Libre #45 (PDF, 679.73 Ko)
Février 2012
Auteur Jacques FLOCH
Quel est cet hurluberlu qui ose proférer une telle exigence, certainement le même qui ose prétendre qu’il faut affronter le monde tel qu’il est surtout quand on est logé du bon coté de la planète. Ce qui semble être le cas des habitants de notre pays, de notre continent.
Les Français sont parait-il devenus les champions du pessimisme, titrait Ouest-France du 9 janvier dernier. Même les Irakiens sont plus optimistes que nous, c’est dire dans quel trou on veut bien se mettre ! Il me semble qu’il serait grand temps de jeter un coup d’oeil derrière la haie pour voir dans quel état est le champ du voisin ? Très certainement que l’on mettrait quelques bémols à nos pleurs, à nos plaintes, mais pour cela il faudrait rompre avec ces stupidités que sont les solutions individualistes dont le règne, dans notre société, porte en soi de grands risques de calamités. La réussite individuelle ne peut être que temporaire. On est jeune, beau, actif, super actif, en bonne santé un temps, le temps provisoire de la supposée réussite. Or, les Français individuellement sont 81% à se dire heureux.
Peut-être aussi ont-ils le sentiment d’appartenir à un collectif, la Nation, à un ensemble saisissable, l’Europe et que les deux vus du bon coté de la lorgnette et surtout comparés au reste du monde ne sont pas en total déconfiture ?
C’est même pas mal du tout si on sait mettre un terme aux inégalités les plus criantes, si on sait répondre aux besoins élémentaires pour vivre le plus convenablement dans une société riche et évoluée, si on sait retrouver le collectif pour bâtir ensemble.
Pour bâtir ensemble, il faut regarder en face la situation d’aujourd’hui, une société basée sur le profit immédiat dont une très grande part vient de la spéculation, forme moderne d’activité de détrousseurs. On accepte cela sans réaction aucune ou presque alors que l’on sait, que l’on voit, que l’on touche du doigt les conséquences désastreuses de telles activités : Le taux de l’argent au plus haut pour ceux qui sont simplement supposés être en difficulté ou n’ayant pas encore « fait leurs preuves », la recherche constante de « marchés du travail » les moins rémunérateurs, allant de la délocalisation à la mise sur la touche des salariés les plus anciens et les plus jeunes. Une telle situation fait le gras des détrousseurs, ceux qui n’ont jamais rien produit ou construit mais ceux-là même qui jugent et déjugent.
Allez, on reste optimiste !
Il y a dans l’air quelques signes qui nous y obligent : En 2011, la pauvreté a reculé dans le monde, on continue en France à faire des enfants, notre pays reste dans le « top »10 des pays les plus riches du monde (notre PIB est à peu prés l’équivalent de celui de la Chine, 1950 face à 2000 milliards d’euros mais nous sommes 63 millions, ils sont 1340 millions d’habitants).
Prudents, les Français ont augmenté leurs bas de laine, ils y consacrent 17% de leurs revenus (les américains, 3%).
Dans quelques semaines nous allons être acteurs du devenir de notre pays. Nous bénéficions de la Liberté et de la Démocratie (l’un n’allant pas sans l’autre) et quelque soit notre choix ce sera un bel acte d’optimisme.