Expert en coopération internationale sur les questions liées au changement climatique, Stéphane Pouffary, invité de l’Institut Kervégan à l’Insula café, a décrit la « formidable opportunité de reconsidérer notre modèle de développement » face aux défis de 2015.
Alors que la France se prépare à accueillir la 21e conférence des parties de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, Stéphane Pouffary enchaîne conférences, rencontres, négociations et publications. Président d’honneur de l’ONG Energies 2050, il veut convaincre que les défis climatiques auxquels nous sommes confrontés demandent un changement complet de paradigme quant à nos modèles de développement.
Stéphane Pouffary dégaine des chiffres pour appuyer le moindre de ses propos. Et ces derniers n’ont rien de réjouissant : un « réchauffement des températures entre 4 et 6°C » dans les décennies à venir, des « millions d’hectares de terres devenues impropres à l’agriculture », « des dizaines de millions de réfugiés climatiques » , etc. Stéphane Pouffary cite aussi les mots percutants du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) qui parle de « scénario climatique potentiellement irréversible et cataclysmique. »
« Ce constat n’est pas une fatalité et doit nous pousser à l’action », tempère Stéphane Pouffary qui ajoute que « les possibles sont à notre portée de main. » La « grande transition » chère au conférencier, passe par la nécessité de « requestionner notre modèle de développement, de changer le regard que l’on porte sur l’environnement et sur l’autre. Aujourd’hui, nous sommes tous dans le même bateau face à la pression climatique, ce qui n’était pas forcément perçu ainsi précédemment. »
Sobriété, efficacité et énergies renouvelables, sont pour Stéphane Pouffary les trois mamelles de cette grande transition. « Aujourd’hui la France pourrait, avec une impulsion politique, fonctionner avec 75 % d’énergies renouvelables. » Mais au-delà, le président d’honneur d’Énergies 2050 veut convaincre que la transition envisagée est avant tout éthique. « La science nous dit : 2/3 des énergies fossiles doivent rester dans le sol pour ne pas hypothéquer notre capital carbone. C’est comme si la nature nous faisait un clin d’œil en nous disant : on ne s’en sortira que tous ensemble. Il y a un choix à faire qui relève de la sagesse de l’humanité. »
Institut Kervégan : interview de Stéphane Pouffary from institut kervegan on Vimeo.