L’Institut Kervégan était invité à participer au premier bilan de la convention citoyenne organisé par Nantes métropoles ce lundi 27 juin. Un an après ses engagements, on fait le point.
À la fin du premier confinement dû au Covid-19, Nantes Métropole a organisé une consultation auprès des habitants de ses 24 communes. 80 habitants on été sectionné afin de participer à la Convention Citoyenne pour trouver des éléments de réponses aux conséquences de la crise. Le but étant de participer à la transformation profonde de l’ensemble des communes tant sur le plan de l’économie, de la santé, de la sécurité ou encore de l’environnement. À l’issue de cette convention, 102 engagements avaient été pris.
Le bilan
À l’heure actuelle, presque un tiers (29) des engagements ont été réalisé et 59 sont en cours de réalisation. Ces engagements ont été pris autour des 5 thèmes suivants :
- Une métropole qui prend soin et protège ses habitants
- Une métropole du bien habiter ensemble, écologique et résiliente
- Une métropole qui relie les habitants et les territoires
- Une métropole des transitions et des usages de demain
- Une métropole citoyenne et participative
Les citoyens ont relevé des évolutions positives suite à cette convention telles que l’interpellation citoyenne, la lutte contre les violences faites aux femmes ou encore la qualité des produits alimentaires dans les réseaux scolaires. Mais ils évoquent tout de même des points de vigilance sur lesquels il faut apporter d’avantage de solutions avec entre autres la reconnaissance des métiers du lien, la prévention de la délinquance et la mutualisation des services entre les citoyens. Il en ressort que Nantes doit lutter contre la fragmentation sociale et spatiale pour évoluer vers un territoire plus solidaire.
Les impacts du Covid-19
La crise du Covid-19 n’a pas été sans laisser de traces. Eve Vicquenault, responsable du pôle économie de l’Agence d’Urbanisme de la Région Nantaise, et Vincent Guillaudeux, directeur associé de TMO, ont analysé les effets de la crise sur le territoire. Il ont réalisé un diagnostic qui observe notamment les mobilités résidentielles, les attentes en termes de logement, les préoccupations environnementales et la conjoncture économique.
Premièrement, il n’y a pas eu de révolution post Covid bien qu’il y ait eu des changements de comportements. Nous avons dorénavant une lecture moins individualiste de la société qui nous pousse vers plus d’actions citoyennes. On a notamment eu des changements de mobilités en partie grâce au télétravail. Notre manière de consommer a également été impactée. Cette crise a engagé une prise de conscience de la nécessité d’effectuer des changements dans nos modes de vie de citoyens et dans le développement d’une métropole plus durable.
La remise en question du modèle métropolitain
Comme nous l’a rappelé le géographe Michel Lussault, invité à s’exprimer sur les aspirations futures des métropoles lors de cette soirée, les inégalités sociales n’ont jamais été aussi forte qu’en période du Covid. Le système de croissance exponentielle des métropoles n’est plus soutenable en terme de bien vivre. La préoccupation climatique qui règne en est témoin. Une nouvelle géographie de la métropole est donc souhaitable afin de nous diriger vers une société plus responsable et collective. À l’heure de l’interdépendance des sociétés, le développement d’une politique « d’entretien », de dialogue, est nécessaire afin de faire évoluer les prises de décisions.
Cette mise en débat avec les citoyens peut donc avoir un réel impact à condition qu’elle puisse engager des changements significatifs et durables. En espérant qu’ils aboutissent à des répercutions positives pour les générations actuelles et futures.
Un bilan et des perspectives qui entrent en échos avec les axes et thèmes de réflexion étudiés à l’Institut Kervégan : territoire, transition et démocratie. Une action de concertation qui interpelle notre laboratoire d’idées citoyennes dans son analyse des enjeux de relations et de confiance entre citoyen et politique.