C’est un fait, nous allons tous mourir un jour ! Alors pourquoi ce sujet de la mort parait-il aussi tabou pour la plupart d’entre nous ? Oui notre finitude est difficile à aborder. Cela fait pourtant partie de la vie et en y prêtant plus d’attention et de réflexion nous pourrions peut-être rendre ce moment plus paisible pour nous et nos proches. Anticiper notre départ, n’est-ce pas le meilleur moyen de maîtriser ce que nous laisserons et transmettrons ? Pourtant certains acteurs concernés – associatifs surtout – s’interrogent sur la question et proposent différents services pour mieux préparer sa mort.
« La mort, si on en parlait ? »
Tel est le nom du colloque portant sur les nouveaux enjeux qui entourent le sujet de la fin de vie, organisé les 4 et 5 novembre dernier par la MAIF et le groupe VYV à la Cité des Congrès, pour sa troisième édition. Avec ce colloque, la MAIF cherche à bousculer les codes mais surtout essayer de briser le tabou autour du décès. Animé par de nombreuses personnalités spécialistes du deuil comme, la rabbin Delphine Horvilleur, la professeure Laurence Devillers ou encore Sarah Dumont, créatrice de HappyEnd, site de presse et podcasts pour mieux appréhender la mort.
Le but recherché est donc de lutter contre le déni de notre fin en appréhendant ce moment plus sereinement ou même d’une façon plus optimiste.
Préparer sa mort : les nouvelles tendances
Ces nouveaux enjeux liés à la mort sont étudiés par le biais de scénarios, plus ou moins expérimentaux. On retrouve par exemple le scénario de la « mort positive » qui consiste à anticiper son départ avec des activités comme un enterrement factice ou une fête d’adieu planifiée. « L’art de bien mourir » qui correspond au fait de mourir avec « style » : vêtements de haute couture, parfums, tombe customisable, fabrication de disque vinyle avec ses cendres… Du scénario futuriste proposant des urnes high-techs imaginées par Toyota au linceul fertilisant, répondant aux préoccupations écologiques ; ces différents scénarios proposés nous montrent que ces nouveaux enjeux qui entourent la mort concernent toute la population et peuvent potentiellement plaire à chacun.
Des enjeux économiques forts, est-ce bien raisonnable ?
On peut également s’interroger sur les conséquences psychologiques liées au fait de préparer son départ. De nombreuses personnes ont peur de mourir et redoutent ce moment. Mais si, tous ces préparatifs de « départ », n’étaient pas prêts à temps ? L’entourage de l’individu est également à mentionner, préparer ou simuler la mort d’un proche n’est pas spécialement facile.
Si la mort représente un réel sujet de société assumé par tous, les enjeux économiques sont bien présents avec le développement de nouveaux marchés. Est-il cependant moral de vouloir à ce point commercialiser la mort plus que ce qu’elle n’est déjà ? Certes, préparer sa mort rencontre de nombreux avantages pour la personne concernée. Mais à vouloir trop préparer l’après n’en n’oublions-nous pas le présent ? Où à l’inverse, bien prévoir son départ pourrait permettre de vivre le présent plus sereinement.
Un article de Michel Aymé, adhérent IK coécrit par Ellyn Ponet et Aurore Vuillemin, l’équipe de l’IK.