Dans une période où les experts de tous bords dénoncent une crise des valeurs dans notre pays, un refus de l’engagement et un repli sur soi, l’Institut Kervégan a voulu apporter son éclairage sur ce thème de l’engagement. Nous avons organisé un débat le 8 Avril avec des chefs d’entreprise, Carine CHESNEAU (Lambert & Manufil), Jean Pascal CHUPIN (La Florentaise), tous deux fortement engagés dans la société civile (CJD, IDEA), et Denis PAYRE, créateur de sociétés (Business Objects, Kiala), fondateur de l’Association Croissance Plus et du mouvement Nous Citoyens.
Ils ont su nous faire passer à travers leurs expériences des idées force comme :
« On ne fait rien sans passion » :
Il y a une vraie fierté d’avoir osé, bâti, progressé et réussi. On ne peut réduire l’acte
entrepreneurial à son couronnement financier.
« Donner du sens à son engagement » :
Susciter l’engagement de ses collaborateurs par l’exemplarité du Chef d’entreprise. Partager des valeurs communes fortes.
« Passer à l’acte » :
Il faut savoir prendre des risques, ne pas craindre l’échec. Ne pas s’abriter derrière le principe de précaution. Ne pas se replier sur soi.
« De l’engagement professionnel à l’engagement sociétal, voire politique » :
Les entrepreneurs et les citoyens doivent s’engager dans le débat public.
Cette soirée, à laquelle assistait un large public, a confirmé l’intérêt que portent sur ce sujet, les décideurs, les acteurs engagés de la société civile, et plus globalement les
citoyens.
Cela nous conforte dans nos pratiques internes de l’engagement au sein de l’Institut : S’informer, participer aux débats et ateliers, défendre ses idées, ses valeurs, ses convictions.
Nous considérons que tout citoyen devrait manifester un intérêt pour l’action publique, prendre parti et intervenir, à son niveau, sur les problèmes sociaux, politiques, religieux de
notre époque.
Actuellement, seule une minorité est agissante. Elle considère que l’acte de vote (fortement altéré par l’abstention) ne suffit pas, et manifeste son engagement par l’adhésion à de nouveaux mouvements et la participation à des manifestations spectaculaires.
Nous ne pouvons pas rester «non engagés». Nous ne pouvons pas assister au spectacle du monde sans rien dire. C’est notre devoir de refuser le repli sur soi même, l’indifférence, la non participation.
S’engager, «c’est vouloir faire bouger les lignes», c’est réfléchir autrement, c’est participer pour exercer une influence sur les prises de décision dans la vie de la Cité. S’engager, c’est essentiel pour la vitalité de la démocratie.
Jacques CROCHET
