Par jacques Crochet, Président de l’Institut Kervégan
Les économistes atterrés sont un collectif d’économistes et de citoyens militants. Auteurs en 2010 du fameux »Manifeste d’économistes atterrés », vendu à plus de 100 000 exemplaires, leur objectif est de stimuler la réflexion collective et d’exprimer l’opinion d’économistes qui ne se résignent pas aux diktats de l’orthodoxie libérale.
Ce premier manifeste annonçait que la poursuite et l’approfondissement des politiques néolibérales conduiraient à des régressions sans fin. Ils considèrent désormais qu’une crise majeure s’est installée. Globale, elle est à la fois économique, sociale et écologique. Selon eux les dirigeants s’accrochent à des principes néolibéraux qui ont failli, et ne cherchent pas d’alternatives au mélange d’austérité et de productivisme, ni au creusement des inégalités.
Dans ce nouveau manifeste, ils nous soumettent des propositions alternatives à travers 15 chantiers à ouvrir. Ils veulent susciter des initiatives, des vocations, en espérant que d’autres économistes, mais aussi des citoyens impliqués s’en saisissent pour construire d’autres alternatives au projet néolibéral.
Leurs propositions sont animées par cinq convictions :
- La démocratie doit primer sur le marché. Les règles qui régissent l’économie sont des constructions sociales et relèvent de choix démocratiques.
- La démocratie est inséparable de l’égalité.
- La bonne articulation entre marché, initiative privée et intervention publique doit être réaffirmée.
- L’initiative des citoyens pour développer des formes nouvelles de coopération et de propriété (économie collaborative, réseaux d’échanges, circuits courts…) est essentielle dans nos sociétés et doit être encouragée.
- L’écologie constitue »la nouvelle frontière » de nos sociétés, et donc de nos économies (nouveaux processus productifs, modèles d’économie circulaire…).
Ils ont donc recensé 15 chantiers qui proposent des solutions pour éviter les »errements du néolibéralisme ». Leur ouvrage est parfaitement structuré en 15 chapitres, décrivant chacun un chantier. Ces chantiers abordent l’écologie, la politique industrielle, la gouvernance des entreprises, le plein emploi, la fiscalité, la protection sociale, la dette publique, la politique monétaire, l’Euro, les échanges internationaux……
Cet ouvrage se présente comme un outil intellectuel »pour échapper aux idées anciennes », mais aussi un outil pédagogique pour clarifier les analyses économiques assurées par les médias, et enfin comme un outil politique pour commencer une reconquête intellectuelle et sociale des esprits.
Leurs auteurs, par cette nouvelle contribution, renforcent un courant vital à la réflexion économique, qui s’oppose à la pensée unique, et éclaire le débat public sur la nécessité d’autres politiques.
Un ouvrage utile intellectuellement pour élargir son propre champ d’analyse.
