Un sondage Galup de 2012 établit que 9% seulement des salariés sont activement impliqués dans leur entreprise. Mais 65 % ont une implication minimale et 26% sont « activement désengagés ». Pourtant, la plupart des actifs consacrent au travail salarié la plus grande part de leur journée et une grande partie de leur vie. Est-il économiquement et socialement acceptable que ce temps apporte si peu de satisfaction à la majorité d’entre eux ?
La plupart des entreprises apparaissent ainsi déconnectées des besoins d’épanouissement de leurs personnels. Beaucoup, dans le même temps, reconnaissent leurs difficultés à détecter les talents cachés dans leur organisation. Elles ont aussi le plus souvent à faire face à une concurrence qui convoque l’innovation des produits et des services comme pierre angulaire de la compétitivité.
Ainsi le modèle hiérarchique (commandement-contrôle) est « challengé » d’un côté par la nécessité de la créativité et de l’innovation, de l’autre, par l’évolution d’une société qui « s’horizontalise » : développement des réseaux sociaux portés par la génération Y, perte de crédit de l’ensemble des élites. En même temps, les entreprises ont à assurer la santé physique et mentale de leurs équipes dans le cadre de la prévention des risques psycho-sociaux (RPS) tandis que les obligations de la RSE portent à s’inscrire différemment dans le monde.
Un mouvement pour imaginer une « entreprise libérée » guidé par les show d’Isaac Getz (professeur de Leadership et de l’Innovation à ESCP Europe) se fait jour. Getz réinvente avec talent le concept dans les pas de grands prédécesseurs. Quelques entreprises régionales comme IMA Technologie, SYD, Chronoflex ont choisi de s’inscrire dans ce modèle qu’elles mettent en œuvre progressivement, avec une forte visibilité et un développement de leur marque employeur
Ce mouvement est-il de nature à changer le rapport au travail pour des millions de salariés? Quelles en sont les conditions, sur le partage de la valeur par exemple ? Dans un mouvement parallèle, il sera sans doute fructueux d’identifier les raisons pour lesquelles l’entreprise ne peut pas changer.
Pour conduire cette réflexion, nous rencontrerons les partenaires sociaux ainsi que des universitaires dont le travail questionne ces évolutions.