La France subit une crise multiforme de société, d’économie et même de civilisation (Edgar Morin). Qui peut croire, par exemple, que la loi El Khomri, insuffisante pour les uns, dangereuse pour les autres est la cause d’un blocage de notre pays? Cet affrontement gouvernement/organisation syndicale dépasse largement le débat sur le Code du travail avec d’un côté, l’attitude défensive d’un pouvoir politique ébranlé, de l’autre, le réflexe de survie d’une organisation syndicale aux méthodes d’un autre âge.
S’y ajoute la mobilisation d’une jeunesse angoissée, qu’on prive d’espérance en l’avenir et de perspectives d’évolution professionnelle, et qui se réfugie dans une action qu’elle ne maîtrise pas. Leur inquiétude traduit la peur de l’avenir de toute une société fragmentée et crispée sur ses acquis.
Notre modèle social français en difficulté dans cette période de croissance faible a atteint ses limites.
L’Europe a déçu, elle fait peur désormais. Dans de nombreux pays, le rejet des règles supranationales se développe. Les tentations d’un nouveau protectionnisme économique et d’un repli sur soi sont très fortes.
L’innovation, les expériences nouvelles (économiques, sociales, environnementales) sont souvent rejetées. Le principe de précaution est devenu une règle inscrite dans la Constitution.
Dans cette période de crises et de ruptures, la France a la responsabilité de donner à sa jeunesse une vision de l’avenir avec un imaginaire positif, des perspectives réelles d’évolution, un sens à sa vie. Tous les acteurs de notre société (monde politique, école, entreprise, associations….) ont un rôle à jouer. Le refus de l’individualisme, la liberté d’entreprendre, l’exigence de responsabilité devant l’avenir doivent permettre d’offrir une nouvelle présentation du futur, alternative à l’idéologie du déclin qui mine notre société.
Nous sommes en train de rentrer dans un autre monde. Il faut réhabiliter la politique, mais surtout en faire autrement dans le cadre d’un véritable engagement citoyen ! L’Institut Kervégan s’inscrit résolument dans cette démarche.
Dans cette période d’accélération des crises et des ruptures, nous souhaitons, à travers nos analyses et nos débats, éclairer les décideurs de notre territoire, révéler les signaux faibles de l’évolution de notre société, et développer des initiatives de dialogue et de concertation : Sensibiliser, former, inciter au dialogue politique, anticiper afin de contribuer à l’émergence de solutions consensuelles de sorties de crise.
Cercle de réflexion, nous revendiquons une mission de médiation scientifique auprès de tous ceux qui participent à nos échanges, en constituant le lien entre les experts et les citoyens. Dans ce rôle de « traducteur », nous voulons permettre à chacun d’être mieux éclairé sur les décisions publiques et de comprendre les évolutions de notre territoire.
Observatoire et laboratoire d’idées, nous constituons un lieu de rencontre totalement décloisonné de la société civile où se côtoient dans une totale indépendance de pensée et de parole, salariés, chefs d’entreprise, responsables d’association, universitaires, et tout citoyen intéressé par notre démarche. Nous sommes réunis dans le même objectif de réfléchir et débattre sur les problématiques économiques et sociétales de notre territoire. La diversité de nos membres, leurs sensibilités et centres d’intérêt variés font notre richesse, et favorisent la compréhension d’une société secouée et déchirée par ses clivages.
Acteur engagé de notre territoire, nous voulons jouer tout notre rôle dans la production d’idées d’intérêt général, dans le développement d’une intelligence collective, et avec le souci de proposer des pistes d’action innovantes aux partenaires de notre environnement.
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