Par Jacques Crochet, Président de l’Institut Kervégan
« L’histoire a commencé quand les hommes ont inventé les dieux. Elle s’achèvera quand ils deviendront des dieux. »
Yuval Noah Harari, historien à l’Université hébraïque de Jérusalem, décrit le long cheminement qui a conduit l’humanité, des premiers chasseurs-cueilleurs à la société dans laquelle nous vivons. Il nous offre ainsi une lecture originale et argumentée de l’histoire de l’Humanité.
Il balaye son évolution depuis les premiers hommes de l’âge de pierre jusqu’au 21ème siècle dans une perspective globale, et non pas d’un point de vue géographique, politique ou religieux.
Nous suivons ainsi Homo Sapiens (l’homme sage) dans son affrontement et sa victoire contre les autres espèces du genre humain (en particulier Néanderthal) et celles du règne animal.
« Comment a-t-il conquis le monde ? »
Il s’est imposé par sa faculté de faire croire en des choses qui n’existaient que dans son imagination. Il a donc créé des récits mythologiques, des dieux, des lois, des organes d’exercice du pouvoir, des réseaux de relations…
Il a pris l’avantage par sa capacité à coopérer avec la plupart de ses semblables, même si pour Yuval Noah Harari tous les systèmes de coopération humaine à grande échelle sont des fictions : « la monnaie n’est qu’un système de confiance mutuelle. Le Capitalisme est une religion. L’Empire, par sa domination, est le régime politique qui a eu le plus de succès au cours des 2000 ans écoulés !! »
Le fil rouge de ce livre est donc la longue marche de l’Homo Sapiens à travers :
- La révolution cognitive : Les réalités imaginaires dépassent les réalités objectives.
- La révolution agricole : Elle contribue à la croissance de l’espèce humaine, sans pour cela améliorer son niveau de vie. Elle créé des contraintes pour les producteurs (domination des seigneurs, mauvaises récoltes, famine.)
- L’unification de l’humanité par le rapprochement des pays : Grandes découvertes, rôle de la monnaie.
- La révolution scientifique : La découverte de l’ignorance.
- L’Épilogue : « Un animal devenu Dieu ».
« Sommes-nous plus heureux que nos ancêtres ? »
Le progrès de l’humanité ne semble pas avoir eu d’impact significatif sur le bonheur individuel. L’auteur pense que l’Homo Sapiens va évoluer désormais selon un schéma intelligent et prédéterminé par la Recherche Scientifique. L’histoire décrite dans son ouvrage ne permet pas de se lancer dans des conjectures sur ce que sera l’avenir. Il doute fortement en effet que la connaissance du passé permette de prévoir l’avenir.
« L’Histoire est un laboratoire philosophique qui ne permet de répondre qu’aux questions contemporaines. »
Il ne cherche donc pas à deviner le futur. Il veut simplement nous aider à comprendre le présent.
Ce livre se dévore littéralement. On se sent « plus intelligent » après ces 500 pages de lecture. Un pareil plaisir n’a pas de prix !